Le Voyage de Magellan

Cartographier le voyage de Magellan : une aventure Technique et Narrative

Comment transforme-t-on un récit du XVIe siècle en cartes lisibles et exploitables aujourd’hui ?
C’est le défi que je me suis lancé en travaillant sur le premier tour du monde par les mers accompli par l’expédition de Magellan. Ce projet mêle recherche historique, structuration de données, analyse spatiale et design cartographique — une traversée méthodique entre archives et géomatique. Des choix de sources d’informations sont faits : certaines se contredisent, d’autres se complètent. Pour ces raisons, ce travail est une des interprétations que l’ont peut avoir de ce voyage effectué 5 siècles auparavant. Il permettra d’illustrer une conférence faite sur ce sujet.

Étape 1 : Plonger dans les sources primaires

Tout commence par la lecture minutieuse du récit d’Antonio Pigafetta, chroniqueur de l’expédition. Ce texte, riche mais complexe, est truffé de noms anciens, de coordonnées approximatives et de repères géographiques disparus.
Objectif : extraire les informations spatiales exploitables sans trahir le récit.

Extrait « Le Voyage de Magellan (1519/1522), la relation d’Antonio Pigafetta du premier tour du monde »

Étape 2 : Structurer les données pour le SIG

Chaque étape du voyage est traduite en tableaux structurés : dates, lieux, événements, coordonnées estimées.
> Travail de normalisation, vérification croisée, et création de champs adaptés à une intégration dans QGIS.

Étape 3 : reconstituer l’itinéraire

À partir des données nettoyées, je reconstruis le trajet maritime, les escales, les zones d’incertitude.
> Utilisation de couches vectorielles, de fonds historiques et de projections adaptées pour respecter les logiques de navigation de l’époque.

Cette deuxième carte me permet par la suite de mieux me repérer. Elle est un outil pour la suite de mon étude.

Étape 4 : Concevoir les cartes

Chaque carte est pensée comme un document narratif : elle raconte une portion du voyage, met en valeur les enjeux (mutineries, découvertes, pertes) et dialogue avec le texte.
> Choix des styles, des symboles, des étiquettes, pour une lecture fluide et immersive.

Etape 5 : valoriser et partager

Les cartes produites peuvent être intégrées dans des publications, des expositions, ou des interfaces web interactives. Les cartes produites sont avant tout pour illustrer une conférence. Elles complètent donc un discours pour l’appuyer en permettant une visualisation des explications. Nous sommes ici dans de la pure « data visualisation ».
Objectif : rendre accessible une aventure complexe, tout en respectant l’histoire et les témoignages.

Ce projet est un exemple de ce que peut offrir la cartographie : un pont entre les récits et les territoires, entre les données et les émotions.
Je poursuis ce travail avec passion, en confrontant les sources, en testant des représentations et en explorant les marges du connu et de l’incertain. Voici un extrait des cartes effectuées. Elles montrent le tâtonnement, les tentatives de data visualisation. Toutes n’illustreront pas la conférence car toutes ne sont pas parlantes.